QUI SUIS-JE ?

Elisabeth Pouchelon vous êtes née à Constantine (Algérie), le premier janvier 1958, d’un père instituteur communiste et d’une mère syndicaliste à la CGT… Vos parents savent-ils que vous êtes devenue libérale ?

Je pense qu’ils ont fini par s’y habituer !
Ce sont eux qui m’ont appris que le fort doit protéger le plus faible, qui m’ont donné le sens de l’écoute et le goût de l’autre. Ma mère, juive séfarade, m’a transmis son sens de l’accueil et son ouverture aux différences, ces qualités qui ont permis aux juifs, aux musulmans et aux chrétiens de vivre pendant longtemps ensemble et en paix.
Ils m’ont également enseigné la différence entre l’assistance et l’assistanat … « Plutôt que de leur donner du poisson, apprenez-leur à pêcher » disait Mao !
Je crois à la valeur de l’effort, du travail, du mérite. Je crois à l’exemplarité, à la juste récompense de ceux qui se donnent du mal et à la juste punition de ceux qui trichent, trompent et abusent.




Déléguée des étudiants en Fac de médecine puis vice-présidente du syndicat national des Chefs de Clinique et enfin vice-présidente du Syndicat National des Cardiologues libéraux français (SNC) … L’engagement, c’est une seconde nature ?

J’ai toujours pensé que rien n’était figé, que nous pouvons agir, faire évoluer les choses et aider les autres.

J’aime cette phrase de Václav Havel : « La vraie politique est simplement le service du prochain ».

Mais pour servir efficacement, il faut être compétent, travailler, apprendre sans cesse, sortir de ses propres certitudes, anticiper.

Il faut également, et c’est à mon sens essentiel, s’entourer d’une équipe portant les mêmes valeurs mais composée de femmes et d’hommes de tous horizons sociaux, culturels, géographiques, générationnels. C’est une vraie richesse que de travailler avec des personnes différentes qui vous poussent à voir autrement et plus loin.




Au bureau national du SNC, vous prenez souvent des positions très affirmées : pour la liberté d’installation, pour des espaces de liberté tarifaire, contre l’accumulation des contraintes administratives … Vous avez une âme de révolutionnaire ?

Je suis une femme engagée, lucide sur le désintérêt de nos confrères envers la représentation syndicale.

Je pense qu’il est donc essentiel d’établir un dialogue permanent et constructif avec tous les cardiologues : ouvrir très régulièrement nos réunions de réflexion, rencontrer régulièrement nos confrères en région et utiliser les moyens modernes de consultation. C’est à ces conditions que les cardiologues s’approprieront un syndicat représentatif et efficace.

Le Syndicat doit développer son réseau d’influence pour construire des partenariats approfondis avec nos interlocuteurs institutionnels.